Jeux et illusions d'optique dans l'imagerie populaire
Les jeux et les illusions optiques du passé, c'est-à-dire avant l'invention du cinéma, forment ce que l'on a coutume d'appeler l’« art trompeur ». Dupant le regard au moyen de divers artifices, ils suscitent des effets étonnants et brouillent les frontières entre la réalité et l’imaginaire. Pour la première fois, une exposition aborde ce sujet en s’intéressant aux productions des imageries populaires des XVIIIe et XIXe siècles, et à leur rôle dans la construction d’une culture optique partagée. « Plein la vue ! » montre comment les imageries, de plus en plus ouvertes aux divertissements, se sont appropriées des principes optiques d’origines et de natures variées, et en ont proposé des versions en papier accessibles à tous.
Le parcours s’ouvre sur les vues d’optique du XVIIIe siècle, puis présente une variété de jeux édités pour les enfants dans la seconde moitié du XIXe siècle. Il vous invite à découvrir images et dispositifs insolites au sein de quatre sections dédiées à des effets optiques : illusion de la profondeur, projection et jeux d’ombres et de lumières, illusion du mouvement, enfin ambiguïté.
La Figure du damné (détail), série « Feux pyriques et diamanteaux », 1847, lithographie coloriée au pochoir, perforée, encadrée et rétroéclairée, Dembour et Gangel, Metz. Coll. part. Binétruy.
Beaucoup des œuvres sont réunies et présentées de façon inédite : fonds extraordinaire des vues d'optique parisiennes conservées au musée de l'Image, insolites « Feux pyriques et diamanteaux » de Metz, disques d'« Ékonoscope » d'Épinal, jolis « Dioramas » de Pont-à-Mousson, etc.
Le temps d’une visite, oubliez les technologies contemporaines, et laissez-vous séduire par le charme et la magie de modestes jeux visuels qui, en leur temps, ont surpris, émerveillé, amusé, fait rêver, ou encore effrayé… Théâtres d’optique, feux pyriques, anamorphoses, phénakistiscopes et autres appareils aux noms barbares n’auront bientôt plus de secret pour vous !
Vue perspective de la Galerie Royale de Copenhague conduisant au Jardin (détail), 1761, taille-douce coloriée au pinceau, Mondhare, Paris, coll. musée de l'Image, Épinal.
Le musée a invité les étudiants de première année de l’École supérieure d’art de Lorraine. Accompagnés par leurs enseignants, ils ont produit des réalisations en partie montrées dans l’exposition. Ouvrez l’œil…
Commissariat général et scientifique : Jennifer Heim, chargée des collections au musée de l’Image
Commissariat associé (pour les sections dédiées aux vues d’optique) : Johanna Daniel, chargée d’études et de recherche à l’Institut national d’histoire de l’art
Scénographie et graphisme : Marie Teyssier, scénographe et graphiste au musée de l’Image
La Pêche à la baleine (détail), disque découpé d'ékonoscope, à partir de 1868, lithographie coloriée au pochoir, Pellerin, Épinal, coll. part. F. Hoch.
Pour aller plus loin
Le catalogue de l’exposition propose un florilège des œuvres et objets présentés. Composé de notices synthétiques et d’articles approfondis inédits, il bénéficie de la participation de spécialistes.
Catalogue Plein la vue ! Jeux et illusions d’optique dans l’imagerie populaire, éditions du musée de l’Image | Ville d’Épinal – ISBN 978-2-912140-32-6
Disponible à la boutique du musée à partir du 1er juillet. Prix : 18,50 €.